Économie de marché éco-sociale

Économie de marché éco-sociale : changement de paradigme pour une civilisation durable

Si, en tant qu’êtres humains, nous voulons survivre sur cette planète, il nous faut encore réussir à passer, au cours du XXIème siècle, de l’actuelle « civilisation de la surexploitation » axée sur le profit et basée sur l’exploitation des énergies fossiles et de matières premières limitées à une « civilisation de la durabilité » alimentée par des sources d’énergie solaires qui crée un équilibre durable entre les exigences des hommes et les possibilités de la nature.

Pour ce faire, le modèle économique et social de l’Économie de marché éco-sociale offre un levier décisif. Sa principale caractéristique est un équilibre durable entre une économie efficace, une solidarité sociale et une durabilité écologique, tout cela intégré dans chaque culture et mode de vie.

Une économie efficace exige les meilleures conditions possibles dans l’éducation, la formation initiale et continue, la recherche et le développement. L’esprit d’entreprise et l’innovation doivent être encouragés par un système fiscal récompensant la réussite ainsi que par la suppression des obstacles bureaucratiques inutiles.

La solidarité sociale exige un financement adapté aux générations concernées et viable sur le long terme en ce qui concerne le régime des retraites, le système social et le système de santé. Par ailleurs, il est nécessaire de renforcer et favoriser le principe de précaution, un mode vie sain ainsi qu’un équilibre intelligent entre des organismes publics, des initiatives privées et le soutien des familles dans leurs tâches liées à l’éducation et aux soins.

Enfin, la durabilité écologique est l’élément central de l’Économie de marché éco-sociale.
Dans ce modèle, cinq « vérins » sont déterminants pour la mise en œuvre de la durabilité écologique et, avec elle, la protection de l’espace vital de toutes les générations à venir :

1. La vérité des coûts écologique : les prix doivent refléter la valeur de la nature.

2. Le strict principe du pollueur-payeur, et ce dans le monde entier : ceux qui surexploitent l’environnement et profitent des ressources doivent en payer le prix. Cela offre des perspectives pour une économie tournée vers l’avenir.

3. Les impôts, les taxes et les subventions doivent récompenser ce qui est bénéfique d’un point de vue écologique et ne doivent pas, tel que c’est le cas actuellement, prolonger artificiellement l’ère des énergies fossiles.

4. Une déclaration claire concernant la composition des produits et des informations précises : le consommateur doit savoir ce qu’il achète.

5. Sensibilisation et information : cela commence dès le jardin d’enfants et l’école, jusqu’aux campagnes mondiales.

L’Économie de marché éco-sociale à tous les niveaux !

L’Économie de marché éco-sociale n’est pas qu’une requête vis-à-vis de la politique, elle concerne également la responsabilité individuelle de chacun ! Il en découle différents niveaux de mise en œuvre.

1. Choix de vie personnels :
Comportement en tant que consommateur, habitat, énergie, mobilité !
Le critère est l’empreinte écologique.

2. Économie de marché éco-sociale dans l’entreprise :
Culture d’entreprise européenne ; qualité qui tient ses promesses ; motivation vis-à-vis de la responsabilité individuelle et de l’innovation ; climat d’entreprise favorable ; production économe en énergie et respectueuse des ressources ; principe du cycle écologique.
La compétitivité de l’Europe ne repose pas sur des coûts énergétiques et des coûts de CO2 faibles mais sur l’innovation et sur des produits technologiquement avancés, dans les technologies respectueuses de l’environnement et dans l’« économie verte ».

3. Économie de marché éco-sociale au niveau de la collectivité :
Un champ d’action très important !
Aménagement du territoire, urbanisme, proximité des services, mobilité respectueuse de l’environnement, renforcement des circuits économiques régionaux.

4. Économie de marché éco-sociale au niveau régional, national et européen :
Ce sont les niveaux classiques pour l’élaboration de conditions-cadres politiques favorables pour une économie durable.

5. Économie de marché éco-sociale au niveau mondial :
Réforme de l’ONU, de l’Organisation mondiale du commerce, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale par la mise en place de normes écologiques, sociales et démocratiques efficaces.
Des règles claires pour les marchés financiers ; taxe mondiale sur les transactions financières, lutte contre l’évasion fiscale et la spéculation destructrice ;
réduction de l’écart entre les riches et les pauvres.

Politique créative ou dictature des groupes d’entreprises ?

Dans une économie mondialisée, la politique doit retrouver sa force créative !

L’un ne va pas sans l’autre !

Il est tragique que les États et les gouvernements cherchent à s’affronter.

La question décisive est la suivante : « Qui fixe les règles du jeu ? »

Josef Riegler (2014)
Autriche

l’enseignement social catholique